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Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de l’AUTOMNE MÉTÉOROLOGIQUE 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Pour rappel, l’automne météorologique comprend les mois de septembre, octobre et novembre. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020 sur l’ensemble des stations du panel.
Comme souvent ces dernières années, il est difficile d’observer des températures déficitaires de manière durable, et le constat est encore d’actualité cette année. Si nous restons bien loin du record historique de l’automne dernier (+2.5°C d’anomalie par rapport à la période 1991-2020), cet automne 2024 a de nouveau été doux, terminant sur un bilan national de +0.8°C. Sur les 14 dernières années, seul l’automne 2007 a été “très anecdotiquement” sous les moyennes (-0.2°C).
Indicateur thermique national pour l’automne météorologique 2024 depuis l’après-guerre (1946) – Infoclimat
Pourtant, l’automne avait débuté dans une relative fraîcheur. Septembre s’était particulièrement démarqué, devenant le premier mois sous les moyennes depuis janvier 2022. L’automne avait marqué sa première offensive en 2e et 3e semaine avec les toutes premières gelées localisées et hâtives en plaine, et même des chutes de neige jusqu’en moyenne montagne (>>). En fin de mois et jusqu’en première décade d’octobre, un nouveau coup de frais s’était ensuite installé (retour des gelées en plaine dans le Nord-Est le 29 septembre >>).
Toutefois, la tendance s’est inversée à partir du 13 octobre avec le retour de la douceur et même d’une chaleur estivale. A la mi-octobre, des records de douceur et même de chaleur ont été battus (33,0°C à Pila-Canale en Corse le 15 octobre), et la France a vécu son 16 octobre le plus chaud en plus de 70 ans de mesures continues (>>). Nous sommes dès lors restés continuellement au-dessus des moyennes durant quasiment un mois jusqu’à la fin de la première décade de novembre.
La fraîcheur est par la suite intervenue ponctuellement autour de la mi-novembre (>>), avant une véritable séquence hivernale les 21-22 novembre au passage de la tempête Caetano (neige jusqu’en plaine, dont à Paris où 4cm ont été observés soit la couche la plus importante dans la capitale en novembre depuis 1968). Un intermède hivernal aussi notable que bref, puisque cet automne s’est terminé sur un redoux spectaculaire dès le 24-25 novembre près de la dépression Bert, aboutissant à des valeurs remarquablement chaudes au pied des Pyrénées, jusqu’à 28.1°C à Navarrenx le 24 novembre (>>). Cette douceur s’est poursuivie dans le Sud et l’Ouest jusqu’à la fin du mois (plusieurs jours consécutifs avec plus de 20°C dans le Pays Basque).
Voici le récapitulatif thermique des trois mois de l’automne météorologique 2024 :
SEPTEMBRE 2024 : -0.4°C (>>)
OCTOBRE 2024 : +1.6°C (>>)
NOVEMBRE 2024 : +1.1°C (>>)
Évolution des températures quotidiennes en France durant l’automne météorologique 2024 et écart à la moyenne 1991-2020 – Infoclimat
Malgré ce début d’automne frais, la douceur qui a régné par la suite a permis à l’intégralité des stations de notre panel d’être au-dessus de leurs moyennes saisonnières. Seul le quart Nord-Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, bassin Parisien) est resté assez proche des valeurs de saison, avec un excédent globalement inférieur à +0.5°C (+0.4°C à Paris, +0.3°C à Chartres, +0.2°C à Rouen et Rennes, +0.1°C à Lorient, pile dans la moyenne à Nantes).
Sur le reste de la France, l’anomalie fluctue près de +1°C en moyenne pour cet automne 2024. C’est près du Massif-Central, dans le Limousin mais aussi du côté des Ardennes où l’on constate les excédents thermiques les plus élevés, avec jusqu’à +1.4°C au Puy-en-Velay, et même +1.6°C sur les stations de Brive-la-Gaillarde et de Charleville-Mézières.
Côté pluviométrie, cette année 2024 est décidément très arrosée et cet automne l’a encore démontré. Au total, le bilan sur notre panel de stations est de nouveau excédentaire avec une pluviométrie de +18% à l’échelle nationale.
Le mois de septembre a par ailleurs été le plus arrosé depuis 25 ans en France. A noter durant ce mois de nombreux passages orageux ou fortement pluvieux durant la première décade (>>, >>, >>), mais également le 23 dans le secteur de Cannes et du 25 au 27 septembre lors du passage de la dépression Aitor (>>, >>). Le mois d’octobre s’est poursuivi dans cette lignée excessivement humide. Le passage de l’ex-ouragan Kirk le 9 octobre a provoqué des pluies remarquables des Pays de la Loire aux Ardennes en passant par l’Île-de-France, aboutissant au passage en vigilance rouge crues sur le Grand Morin en Seine-et-Marne et sur le Loir-amont en Eure-et-Loir. En parallèle, plusieurs épisodes cévenols et Méditerranéens se sont produits, notamment l’épisode exceptionnel des 16 et 17 octobre (jusqu’à 700mm en 48h en Ardèche) ayant provoqué des inondations catastrophiques sur le nord-Ardèche ainsi que sur la tête du bassin versant de la Loire.
Le mois de novembre a interrompu cette série très humide avec le retour de conditions bien plus anticycloniques durant la première partie du mois. Deux tempêtes sont toutefois survenues : Caetano les 21 et 22 novembre (>>), ainsi que la dépression Bert les 24-25 novembre (>>) provoquant pour cette dernière un nouvel épisode cévenol de faible ampleur.
Voici le récapitulatif pluviométrique des trois mois de l’automne météorologique 2024 :
SEPTEMBRE 2024 : +61%(>>)
OCTOBRE 2024 : +39%(>>)
NOVEMBRE 2024 : -33% (>>)
Avec une telle humidité, rares sont les régions a être restées déficitaires. La principale zone se situe en basse vallée du Rhône (Ouest-Provence et plaine Languedocienne à l’écart des pluies cévenoles) avec -28% à Montpellier, -30% à Nîmes et -38% à Marseille-Marignane. La façade orientale de la Corse (-23% à Ajaccio), les plaines de l’Aude (-40% à Carcassonne), la Côte d’Azur (-14% à Nice) mais aussi la portion centrale de la Bretagne (-16% à Lorient, -18% à St-Brieuc) sont également déficitaires.
Pour les régions les plus humides, les Alpes et les contreforts Cévenols ont été particulièrement servis par les pluies. Mais sur les plaines, l’intégralité du bassin Parisien et du val de Loire ont été excessivement arrosés avec des excédents remarquables dépassant +50 à +70%, voire même près de +80% autour de l’Ile-de-France (+77% à Melun et +79% à Chartres, +52% du côté de Paris-Montsouris). Le Sud de l’Aquitaine et le Limousin ne sont pas en reste avec là aussi parfois plus de +50% d’excédent (+56% à Brive, +63% à Mont-de-Marsan).
En moyenne, une grande partie villes de notre panel ont reçu entre 200mm et 300mm au cours de cet automne météorologique (dont Paris-Montsouris avec 291mm). Plusieurs secteurs se démarquent toutefois avec des cumuls pluviométriques plus importants. Il s’agit par exemple du Sud-Aquitaine et du Pays Basque avec 429mm à Mont-de-Marsan et même 648mm à Biarritz (maximum du panel). Parmi les zones avec plus de 300mm, l’on note également le Limousin (366mm à Limoges), les la Manche et la pointe Bretonne (376mm à Brest), l’estuaire de la Loire (362mm à Nantes), l’ensemble des Alpes et du Jura (405mm à Besançon), ainsi que la façade occidentale de la Corse (397mm à Bastia).
A l’inverse, certaines régions ont été davantage épargnées avec des accumulations inférieures à 200mm. Il s’agit par exemple d’une partie Est des Hauts-de-France (163mm à Saint-Quentin), de l’Alsace (169mm à Colmar), des Côtes-d’Armor (181mm à Saint-Brieuc), en plaine de la Limagne (197mm à Clermont-Ferrand), dans le Midi-Toulousain et plaine de l’Aude (163mm à Toulouse, 109mm à Carcassonne), le Languedoc (187mm à Montpellier), ou encore la Provence (145mm à Marseille-Marignane)…
Outre l’humidité, le phénomène ayant le plus marqué les esprits au cours de cet automne restera l’omniprésence de la grisaille. Un automne en effet bien triste côté ciel puisque l’ensoleillement a été déficitaire de l’ordre de -15% sur notre panel national de stations.
En septembre, l’influence océanique très humide a forcément eu des conséquences notables au niveau du ciel et aucune station de notre panel n’était parvenue à atteindre son quota mensuel d’ensoleillement. L’humidité persistante en octobre n’a pas eu de changements et le manque de soleil avait une nouvelle fois été criant.
En novembre, le retour des conditions anticycloniques durant la première moitié du mois a coupé la France en deux : le déficit s’est aggravé sous des nuages bas incroyablement tenaces dans la moitié Nord où il n’était observé qu’une petite poignée d’heure de soleil durant une quinzaine de jours (voire aucune minute de soleil durant plus de dix jours sur Angers, Nantes ou encore Châteaudun >>). A l’inverse, la moitié Sud a profité de cet anticyclone pour retrouver le soleil avec des excédents notables parfois supérieurs à 50 voire 60% dans le Sud-Ouest et près du Massif-Central, rattrapant une partie du retard accumulé les deux premiers mois de l’automne.
Voici le récapitulatif d’ensoleillement des trois mois de l’automne météorologique 2024 :
SEPTEMBRE 2024 : -23% (>>)
OCTOBRE 2024 : -14% (>>)
NOVEMBRE 2024 : 0%(>>)
Malgré ce bel ensoleillement en novembre au Sud, le retard n’a toutefois pas été intégralement comblé, même si certaines villes aux abords du Massif-Central se sont fortement rapprochés de leur taux d’ensoleillement saisonnier habituel (-4% à Bergerac, -3% à Saint-Etienne, -2% au Puy, -1% à Aurillac et Grenoble-St-Geoirs).
Une saison automne malheureusement très (trop) grise sur un bon quart Nord-Ouest, avec un déficit d’ensoleillement entre -20 et -35% depuis l’embouchure de la Loire jusqu’à la région Parisienne, en passant par le Centre et le Val-de-Loire : jusqu’à -32% à Chartres et Tours, -33% à Angers et Orléans, et même -34% au Mans et à Poitiers. Le bilan pour la capitale atteint -24% à Paris-Montsouris.
Avec un aussi faible taux d’ensoleillement sur les villes septentrionales, la plupart des régions situées au nord de la Loire n’ont pas franchi la barre des 300 heures de soleil cumulé au cours de ces trois mois (à quelques exceptions près, notamment Lorient et ses 376 heures). Parmi les valeurs les plus faibles dans le Val-de-Loire ou en Alsace, il a été observé seulement 254h de soleil à Orléans, 252h à Chartres, 249h au Mans et même 243h pour la ville de Strasbourg. A Paris, le bilan n’est guère plus réjouissant avec 277h à la station de Montsouris.
La barre des 400 heures a été fréquemment franchie depuis les Pyrénées jusqu’au Sud des Alpes en passant par le Massif-Central (408h à Toulouse, 426h à Bordeaux, 462h à Aurillac). Mais c’est une nouvelle fois dans le Sud-Est et près de la Méditerranée où vous avez pu profiter des conditions les plus souvent lumineuses, dépassant les 500 heures en Languedoc, Provence, Côte d’Azur et Corse : 551h à Nice, 555h à Saint-Auban, 573h à Ajaccio et un maximum de 598 heures de soleil pour la station de Marseille-Marignane… soit plus du double de la plupart des villes de la moitié Nord !
Récapitulatif :
* PANEL DE 73 STATIONS
Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.
Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.
Absence temporaire de données :
Châteauroux