Météo  Republié via Innoreader Read More

Depuis quelques jours, des conditions nébuleuses et humides dominent en France. Un temps qui en fait grogner plus d’un… Pourquoi cette météo nous irrite-t-elle autant à cette saison ?

 

Un beau début de mois en trompe-l’œil

Cette année, le mois d’avril a débuté par des conditions très printanières. La première décade avait été marquée par une succession de journées de soleil sur une grande partie de l’hexagone, permettant de passer du temps en extérieur. De plus, les températures s’étaient montées particulièrement douces, pour ne pas dire chaudes. Le 5 avril, Paris frôlait la barre des 26°C ! Avec un beau soleil et les premières sensations de chaleur, nous avons – à tort – l’impression que la belle saison est définitivement lancée. Le retour d’une météo plus fraîche et humide est donc vécu avec frustration…

Soleil et 25,9°C mesurés à Paris le samedi 5 avril 2025 – webcam Météo Paris

 

 

Un ras-le-bol à la sortie de l’hiver

Notre frustration s’explique aussi du fait que nous sortons de la saison froide. En avril, nombreux sont ceux qui aspirent à passer du temps en extérieur, à s’habiller plus légèrement et à prendre une bonne dose de vitamine D sous le soleil. La saison hivernale, avec son lot de grisaille et ses températures peu propices aux activités de plein air, nous a fait passer beaucoup de temps en intérieur et il y a chez beaucoup une envie de changement. Voir la météo mettre à mal nos envies de plein air en cette saison tend à être mal vécu, bien que cela n’ait rien d’anormal.

Nuages et humidité en avril génèrent beaucoup de frustration – photo d’illustration

 

 

Les chauffages collectifs sont coupés

Dans de nombreux immeubles, le chauffage collectif est généralement coupé à la mi-avril. Par conséquent, les coups de fraîcheur intervenant à cette saison se déroule sans chauffage pour un certain nombre de français. À températures extérieures égales, celles des habitations sont donc plus basses qu’en hiver. Ce facteur est important et rend la fraîcheur printanière plus pénible à vivre. Certains habitants concernés par le chauffage collectif doivent parfois employer des chauffages d’appoint pour pallier aux températures trop basses dans leurs logements.

Le chauffage collectif est souvent coupé après la mi-avril – photo d’illustration

 

 

Des jours plus longs qui invitent à sortir

Un facteur qui n’est pas à négliger est la durée du jour. Le passage à l’heure d’été s’ajoute à une augmentation considérable de la durée du jour au cours du mois d’avril. À Paris, elle passe de 12h52 le 1er avril à 14h31 le 30 avril, soit une augmentation de quasiment 1h40 en un mois. Fin avril, le soleil se couche vers 21 heures et cette clarté qui nous accompagne jusque tard donne envie de sortir, de prendre un verre en terrasse ou de dîner en extérieur. La fraîcheur d’avril constitue donc une véritable frustration, contrairement aux soirées d’hiver où la nuit tombe tôt et incite plutôt à rentrer au chaud chez soi.

Heure de lever et coucher de soleil et durée du jour à Paris au cours de l’année

 

 

Le réchauffement modifie nos repères

Par ailleurs, il faut ajouter que le réchauffement climatique a totalement bouleversé notre perception de ce qu’est un mois d’avril “normal”. En France, avril est le mois de l’année qui s’est le plus réchauffé depuis le début du siècle. Depuis 2007, nous avons assisté à plusieurs mois d’avril remarquablement chauds : avril 2007, avril 2011, avril 2018, avril 2020. De plus, les coups de chaleur précoces en avril ont été nombreux au cours des dernières années, faisant parfois tomber des records. À force de vivre des journées estivales précoces, nous finissons par croire qu’elles sont la norme, et nous nous étonnons lorsque le temps est très frais à cette période de l’année.

Anomalie thermique en France lors du mois d’avril de 1972 à 2021 – Météo France

 

 

Ressenti et perception environnementale

Par ailleurs, l’environnement qui nous entoure joue également un rôle. Nous avons tendance à associer le retour des fleurs et des feuilles sur les arbres à l’arrivée définitive des beaux jours. Or, c’est loin d’être toujours le cas et les producteurs de fruits en font régulièrement les frais lors des coups de gel tardifs du printemps. Par ailleurs, on peut aussi souligner que le soleil d’avril tape nettement plus fort qu’en hiver. À la moindre éclaircie, il fait meilleur et dès lors que les nuages reviennent, la différence de température est plus importante qu’avec le pâle soleil de l’hiver.

La végétation florissante s’accompagne d’envies de profiter de l’extérieur – photo d’illustration

 

 

Une mauvaise compréhension du printemps

Enfin, il reste un paramètre qui n’est pas à négliger. Pour beaucoup, qui dit printemps dit soleil et températures douces. Or, cette perception de ce qu’est la saison printanière en France est fausse. Sous notre climat tempéré, le printemps a toujours été une saison de transition et de contrastes thermiques. En cette saison, il est normal d’assister à une alternance de périodes de douceur et de coups de fraîcheur (voire de froid). Ce yoyo des températures est une caractéristique majeure du printemps. Or, certains ont tendance à l’oublier et ont des exigences qui ne sont pas en adéquation avec notre climat.

La météo contrastée est une caractéristique du printemps français – photo Freepik

 

 

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