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Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un nouveau bilan climatologique. Place désormais au bilan cartographié de JUIN 2025 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les anomalies présentées sont calculées à partir des moyennes climatiques de la période de référence 1991-2020 sur l’ensemble des stations du panel.

 

Ce mois de juin a été marqué par l’arrivée hâtive et surtout durable des fortes chaleurs. Une chaleur aux proportions totalement anormales, puisque avec une anomalie de +3.3°C par rapport à la moyenne de la période 1991-2020, juin 2025 se place au second rang des mois de juin les plus chauds mesurés en France ! Nous nous situons tout juste derrière l’historique juin 2003 et ses +3.5°C (prémices de la canicule mémorable d’août 2003…). Le podium est complété par juin 2023 avec +2.6°C. 


Indicateur thermique national pour juin 2025 depuis l’après-guerre (1945) – Infoclimat

La situation est d’autant plus remarquable que la première décade n’a pas présenté d’excédents notables (+0.8°C du 1er au 10). C’est à partir du 11 juin où les températures ont fait un bond remarquable. Sur la 2e et 3e décade combinée (du 11 au 30), l’anomalie atteint même +4.5°C, un record depuis l’après-guerre pour cette période de l’année ! 

 

Depuis le 19 juin inclus, nous entrons même dans les critères de la vague de chaleur (indicateur supérieur à 23.4°C pendant au minimum 3 jours, avec un pic de minimum 25.3°C). Il s’agit de la 50e vague de chaleur selon cette définition, depuis la création de cet indicateur après 1945. Plus notable encore, la journée du 30 juin a été la plus chaude jamais mesurée en France pour un mois de juin : avec un indicateur de 28.2°C (moyenne des températures minimales du matin, et maximales de l’après-midi), nous étions alors +7.5°C au-dessus des moyennes pour une fin de mois de juin

 

Durant cette troisième décade, plusieurs stations ont dépassé le seuil des 40°C : jusqu’à 41.5°C à Céret (Pyrénées-Orientales) le 25, 41.8°C à Siran (Hérault) le 29 ou encore 41.9°C à Vinsobres (Drôme) le 30


Évolution des températures quotidiennes en France durant juin 2025 et écart à la moyenne 1991-2020 – Infoclimat

 

Cette chaleur, outre le fait d’avoir été durable, a également été généralisée : parmi notre panel de station, aucune n’est descendue sous les +2°C d’anomalie. Les stations présentant l’excédent le moins significatif se trouvent en Bretagne et le long des côtes de la Manche (+2.1°C à Abbeville, +2°C au Touquet, Lorient ou encore Brest). Sur le réseau secondaire, nous descendons jusqu’à +1.5°C sur le Finistère à Trégunc, et +1.4°C à Plomelin

 

Partout ailleurs, ce mois de juin a terminé très largement au-dessus des moyennes de l’ordre de +3 à +4°C. De l’intérieur Provençal au Limousin en passant par une partie des Alpes ou encore le sud du Massif-Central, il n’était pas rare de franchir ce seuil des +4°C d’anomalie : notons sur notre panel jusqu’à +4.3°C à Limoges, +4+4°C à Saint-Auban et même +4.6°C à Millau ! Mais ce n’est pas tout, puisque quatre stations ont obtenu un mois de juin avec +5°C d’excédent  : +5.0°C au Mont Aigoual (Gard), au Mont Serein (Vaucluse) et à Serralongue (Pyrénées-Orientales) et même +5.3°C à Lagrasse (Aude) pour le maximum national

 

 

Du côté pluviométrie, nous notons que ce mois de juin a été dans l’ensemble assez sec. Sur notre panel national de stations, le déficit pluviométrique a atteint -33% pour juin 2025

 

En effet, les précipitations ont été plutôt limitées pour rares selon les régions, avec l’absence de flux océanique durable au cours du mois. Le plus gros des pluies s’est effectué sur la moitié Nord lors du passage d’une perturbation les 5 et 6 juin (>>). Malheureusement, pour la suite du mois, les pluies ont été récoltées lors de virulentes dégradation orageuses provoquées par conflit de masse d’air (air océanique se confrontant aux très fortes chaleurs) : 

  • De violents orages de grêle dans le Centre-Est et notamment sur la Loire le 3 juin (>>)
  • Du 11 au 13 juin notamment sur l’Ouest, avec à nouveau de la grêle parfois dévastatrice en Normandie, Centre-Val-de-Loire ou encore Aquitaine (>>)
  • Une dégradation très active les 24 et 25 juin du Sud-Ouest au Nord-Est, avec l’organisation d’un derecho (ligne orageuse provoquant des rafales de 120 à 140km/h), ayant notamment provoqué le décès de deux personnes (>>)
  • De nouveaux orages de grêle le 30 juin sur l’Auvergne et les Alpes (>>)

 

A la faveur de ce front océanique ondulant au début du mois, ainsi que de la succession de ces vagues orageuses, quelques villes au nord de la Loire sont parvenues à dépasser leur moyenne pluviométrique mensuelle. C’est notamment le cas du côté du Grand-Est (jusqu’à +63% à Saint-Dizier), sur les Hauts-de-France (+63% à Beauvais), en Haute-Normandie (+44% à Rouen), en Val de Saône (+15% à Dijon) ou encore sur le nord de la Bretagne (+27% à Saint-Brieuc).

Sur le réseau secondaire, trois stations ont même cumulé plus de deux fois leur moyenne habituelle : en Lozère à St-Pierre-des-Tripiers (+106%) et Florac (+110%), et surtout sur la station de Bernay (Eure)  avec +159% dont un tiers est tombé en une heure sous orage le 25 juin.

 

Partout ailleurs, ce mois a été marqué par un important déficit de précipitations. Un déficit qui est compris entre -30 et -50% des Pyrénées au Centre-Est et aux Alpes, mais qui atteint -60 à -80% dans Limousin et Poitou-Charentes, sur les régions Centrales, en Val de Loire et sur l’Est Breton (-74% à Angers, -78% à Limoges, -80% à Poitiers)… et qui est même compris entre -80 et -100% sur le pourtour Méditerranéen où les pluies ont été quasi-inexistantes (-95% à Nîmes, -97% à Nice, -99% à Marseille-Marignane, -100% à Ajaccio). 

 

Un tel déficit près de la Méditerranée indique des cumuls très minimes, de l’ordre de quelques millimètres voire même dixièmes de millimètres ! Il n’est tombé au cours de ce mois que 5mm à Perpignan, 2mm à Nîmes et Nice, 1.2mm à Bastia… ou encore 0.2mm à Marseille et 0mm pour Ajaccio (où il n’a donc pour ainsi dire pas plu de tout le mois). Un cumul de pluie bien faible à noter également des Charentes au Centre-Val-de-Loire et à l’Est de la Bretagne avec entre 10 et 25mm seulement (12mm à Poitiers, 14mm à Orléans, 17mm à Rennes). 

 

Pour ce mois de juin, il fallait être sur les régions les plus septentrionales ainsi que dans le quart Nord-Est pour récolter davantage de pluie, avec des cumuls qui dépassent parfois les 80 à 90mm sur notre panel (jusqu’à 93mm à Rouen et 94mm à Saint-Dizier). Le maximum national est pour la station de la Bresse (Vosges) avec 178mm

A noter pour la station de Bernay (Eure) où il est tombé 155mm au cours du mois, dont 38.5mm en l’espace de 6 petites minutes lors du passage d’un orage le 25 juin. Une telle intensité n’avait jamais été mesurée par une station en métropole sur ce laps de temps

 

 

Chaleur excessive, faible pluviométrie… il fallait donc un ensoleillement généreux et au-dessus des normes pour faire de ce juin 2025 un mois anormalement estival ! En effet, sur notre panel de station, l’anomalie en termes d’ensoleillement à atteint +26% à l’échelle nationale

 

La seule exception sur notre panel est pour la station de Embrun, qui termine avec un léger déficit d’ensoleillement de -2%. Si l’on excepte également la pointe Finistère qui a vécu là aussi un mois proche des moyennes (+1% à Brest), l’excédent d’ensoleillement est généralisé.

Un excédent compris entre +10 et +20% en moyenne sur la moitié Sud, mais qui atteint fréquemment les +30 à +40% sur le Massif-Central, mais également des Pays-de-la-Loire au Nord-Est, en passant par le bassin Parisien. Nous notons jusqu’à +43% à Paris-Montsouris, +45% à Orléans et au Puy-en-Velay, et même +49% à Nantes

 

C’est toutefois comme bien souvent près de la Méditerranée où ce soleil a le plus brillé au cours de ce premier mois de l’été météorologique, avec plus de 350h d’ensoleillement sur le Languedoc, en Provence, Côte d’Azur et Corse (356h à Montpellier, 367h à Bastia, 377h à Marseille-Marignane et 392h à Ajaccio pour le maximum national). 

La barre des 300h a également été franchie sur une bande allant de l’embouchure de la Loire jusqu’à l’Alsace en passant par les régions centrales (319h à Orléans) mais également en Auvergne et vallée du Rhône (320h à Lyon).

 

Pour les secteurs les mois ensoleillés, il s’agit principalement des villes situées près des Pyrénées, dans les Alpes, ou encore le long des côtes de la Manche avec des valeurs peinant à approcher les 250 heures cumulées (242h à Caen, 229h à Biarritz). Sur notre panel national, une seule station n’a pas dépassé les 200 heures : il s’agit de Brest avec ses 185 heures de soleil, minimum national

 

Récapitulatif : 

 

PANEL DE 73 STATIONS

Température – pluviométrie – ensoleillement :

Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.

 

Température – pluviométrie (absence de données d’ensoleillement) :

Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.

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