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Sur les trois premiers trimestres de l’année, 2024 arrive en tête des années les plus arrosées en France. Certaines régions ont déjà dépassé la normale annuelle de précipitations. Vers une année record ?
Une année dépressionnaire
Depuis l’automne 2023, les périodes anticycloniques ont été très discrètes en France. Ainsi, cette année 2024 est jusqu’alors largement dominée par un flux océanique dépressionnaire, amenant de fréquentes perturbations. La pression moyenne sur la période du 1er janvier au 24 septembre 2024 est environ 3 hPa sous la normale en allant vers la Manche et le Benelux ainsi que sur les Îles Britanniques et la Mer du Nord, un déficit considérable sur une période de 9 mois. Ce dernier démontre la nette domination du flux océanique perturbé sur la France.
Anomalie de pression en Europe sur la période du 1er janvier au 29 septembre 2024 – NOAA
Le mois de septembre 2024 que nous venons de vivre est l’illustration parfaite de l’instabilité et de l’humidité de cette année. Avec un cumul de pluie moyen de 119 mm à échelle nationale, il est devenu le mois de septembre le plus humide en France depuis le début du siècle ! De nombreuses régions ont reçu plus de 100 mm et ont a recueilli jusqu’à 364 mm à Égletons en Corrèze et 351 mm au Ballon de Servance en Haute-Saône ! Il faut remonter 25 ans en arrière pour retrouver un mois de septembre plus arrosé (130 mm de cumul moyen en septembre 1999).
Écart à la normale 1991-2020 de la pluviométrie au mois de septembre 2024 – Météo France
2024 en tête au XXIème siècle
Au 30 septembre, le cumul moyen de pluie en France depuis le début de l’année s’élève à 766 mm ! La moyenne à cette période de l’année est de 572 mm. Cela équivaut donc à un excédent considérable de +34% ! Ce chiffre permet à 2024 de se classer au premier rang des plus humides depuis le début du siècle, sur la base des 9 premiers mois de l’année. Au 30 septembre, l’ancien record de la période 2000-2023 était détenu par 2001 avec un cumul moyen de 744,3 mm, dépassé cette année.
Cumul moyen de pluie en France de janvier à septembre, de 2000 à 2024 – Météo Villes
Autre donnée significative : environ 20% du territoire français a d’ores et déjà atteint ou dépassé sa pluviométrie annuelle normale. Cela signifie qu’il est tombé plus de pluie en 9 mois qu’il n’est censé en tomber en une année entière. C’est par exemple le cas de Paris qui a déjà reçu 660 mm de janvier à septembre 2024 alors que la moyenne annuelle est de 634 mm. On peut aussi noter les 761 mm au Mans, qui dépassent déjà nettement la moyenne annuelle de 693 mm. Même la côte d’Azur n’est pas épargnée avec 850 mm tombés entre janvier et septembre à Nice, contre 791 mm au cours d’une année normale.
Villes ayant déjà dépassé leur normale annuelle de pluie au 30 septembre 2024 – Météo France
2024 va-t-elle établir un record ?
Avec 766 mm au 30 septembre, la France vient de vivre ses neuf premiers mois les plus arrosés depuis le début du siècle. Toutefois, il est prématuré de qualifier l’année 2024 d’année record. En effet, parmi les années les plus humides du XXIème siècle, certaines ont connu un dernier trimestre très pluvieux. Ce fut le cas en 2000, année la plus arrosée du siècle jusqu’à présent. À l’époque, on comptabilisait tout juste à 603 mm au 30 septembre (163 mm de moins qu’en 2024) mais finalement 969 mm au 31 décembre, après une moyenne de 366 mm sur les trois derniers mois de l’année ! Pour dépasser 2000, il manque donc encore 203 mm de cumul national moyen sur octobre, novembre et décembre. 2024 a pris de l’avance mais si les hautes pressions reprennent le dessus avant la fin de l’année, il n’est pas certain que 2000 soit détrônée.
Cumul moyen de pluie en France sur 1 an (années les plus pluvieuses de 2000 à 2024) – infoclimat.fr
De plus, l’an 2000 est seulement le record du XXIème siècle. Au siècle précédent, d’autres années avaient connu une pluviométrie plus importante. Rien que l’année 1999 avait terminé avec un cumul moyen de 979 mm, plus que 2000. Même si l’indicateur pluviométrique nationale n’existait pas avant 1985, certaines années ont très probablement connu des cumuls moyens supérieurs à 1000 mm par le passé. On peut par exemple citer 1910, année qui avait débuté par la crue du siècle à Paris et qui était restée durablement perturbée avec de fréquentes inondations jusqu’en automne. Parmi les mesures les plus impressionnantes, on peut citer les 4.014 mm de pluie totalisés au Mont Aigoual durant l’année 1913.
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