Météo Republié via Innoreader Read More
On entend beaucoup de choses au sujet du réchauffement climatique et certains arguments climato-sceptiques ont toujours le vent en poupe. Météo Villes fait le point sur les différents élements.
Le rôle du CO2 n’est plus à prouver
Alors que les scientifiques alarment depuis de nombreuses décennies et que plusieurs accords sur le climat ont été signés, nous ne parvenons toujours pas à faire baisser nos émissions de CO2. Celles-ci ne cessent d’augmenter, tout particulièrement dans les pays de l’hémisphère nord. Parmi les plus mauvais élèves, on retrouve évidemment la Chine et les États-Unis, qui représentent à eux deux plus de 40% des émissions mondiales. L’Inde complète le podium avec des émissions en nette progression au cours de la dernière décennie.
Tonnes de CO2 émises par pays du monde durant l’année 2021 – via AJLabs
Parmi les sceptiques, il existe une catégorie qui valide le réchauffement climatique mais qui nie son origine humaine. Pourtant, il n’est plus à prouver que le CO2, puissant gaz à effet de serre, a une conséquence directe sur la température mondiale. Il suffit de superposer la courbe de la concentration moyenne de CO2 dans l’atmosphère terrestre avec la courbe de la température moyenne sur Terre pour comprendre que le lien est indéniable. De même, il est évident que l’activité humaine rejette des quantités colossales de CO2. Nier le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique actuel n’a plus aucun sens de nos jours.
Comparatif entre l’augmentation de la température mondiale et des taux de CO2 dans l’atmosphère – via Climate Central
Non, il ne faisait pas plus chaud lors de l’optimum médiéval
C’est un autre argument climato-sceptique qui revient souvent : il aurait fait plus chaud lors de l’optimum médiéval entre l’an 900 et l’an 1300 après Jésus Christ. Sauf que les plus récentes études montrent le contraire. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, les températures enregistrées lors de l’optimum médiéval étaient – au mieux – légèrement au dessus des normales de la période 1961-1990. Cela veut donc dire que lors des décennies les plus chaudes du Moyen-Âge, les températures étaient semblables à celles observées dans les années 1990. Or, la température mondiale a considérablement augmenté depuis le début du XXIème siècle. Depuis une vingtaine d’années, nous sommes désormais bien au dessus de l’optimum médiéval et la différence s’accroît à grande vitesse.
Reconstitution des températures de l’hémisphère nord depuis l’an 700 après Jésus Christ – via GIEC
S’ils se servent de l’optimum médiéval pour nier le réchauffement climatique ou affirmer qu’il n’a aucune origine humaine, les climato-sceptiques oublient de se pencher sur les échelles. En effet, il suffit de regarder la vitesse inédite avec laquelle la température mondiale grimpe ces dernières décennies pour comprendre le rôle de l’activité humaine sur l’évolution du climat. Le réchauffement de l’optimum médiéval fut nettement moins fort mais également beaucoup plus lent, s’étalant sur plusieurs siècles. La rapidité à laquelle augmente la température mondiale est la différence majeure entre un cycle naturel et un dérèglement d’origine anthropique.
Évolution de la température de l’hémisphère nord depuis 2000 ans – via Olivier Berruyer / www.les-crises.fr
Conséquences bien visibles depuis des décennies
La fonte des glaces est l’un des éléments les plus révélateurs de l’augmentation rapide des températures à échelle mondiale. On note depuis les années 1990 une accélération de la fonte de la banquise et des glaciers sur Terre. Ainsi, la surface moyenne recouverte de glace sur Terre a diminué de plus de 2,2 millions de kilomètres carrés entre les années 1980 et aujourd’hui, un chiffre considérable ! Cette baisse est plus importante dans l’hémisphère nord, où les régions polaires se réchauffement remarquablement vite et fort.
Étendue moyenne des banquises dans le monde de 1980 à 2023 – via Statista
Chez nous, l’exemple le plus marquant est sans doute celui de la Mer de Glace, le plus grand glacier français. Depuis le début du siècle dernier, la Mer de Glace a perdu environ 120 mètres d’épaisseur et son recul s’accélère ! Selon les dernières projections climatiques, le glacier pourrait avoir perdu 80% de sa superficie à la fin du XXIème siècle et d’autres glaciers comme celui d’Argentière risque de tout simplement disparaître d’ici 2100. Le problème est double car la glace permet de réfléchir les rayons du soleil. Cet effet disparaît en cas de fonte, accentuant le réchauffement. C’est la raison pour laquelle les régions montagneuses enregistrent un réchauffement climatique plus rapide que les régions de plaine.
Évolution de la Mer de Glace dans les Alpes entre 1900 et 2021 – photo d’archive et Matthieu Sorel
Le réchauffement climatique a parfois bon dos
Il faut admettre que les médias peuvent participer – malgré eux – à une forme de défiance. En effet, il n’est pas rare de les voir attribuer n’importe quel phénomène météo au réchauffement, même lorsqu’il n’y a aucun lien établi. Au printemps dernier, on pouvait lire qu’une avalanche meurtrière dans les Alpes avait été provoquée par le réchauffement, alors que ce phénomène a toujours fait partie des aléas climatiques. C’est aussi régulièrement le cas avec les tempêtes et les orages, que l’on dit de plus en plus nombreux. Or, aucune étude climatologique n’a pour l’instant permis de démontrer que la fréquence de ces phénomènes augmente avec le réchauffement climatique. S’il est important d’alerter sur le réchauffement, il faut aussi veiller à rester factuel et ne pas exagérer afin d’éviter d’alimenter la défiance.
Les médias tendent à attribuer tous les phénomènes météo au réchauffement, sans distinction – image d’illustration
Si certains phénomènes sont attribués à tort au réchauffement climatique, il est évident que certains lui sont liés, au moins en partie. Outre la raréfaction des vagues de froid et de la neige en plaine, les périodes de douceur record ou encore les canicules, on peut aussi évoquer l’augmentation des pluies extrêmes. L’explication est assez simple : un degré de réchauffement conduit à 7% de capacité en plus, en terme de volume d’eau, dans l’atmosphère. Dans un monde plus chaud, les pluies intenses deviennent donc de plus en plus extrêmes. Il y a un mois, la région de Valence en Espagne en avait fait les frais et les exemples de pluies records sont très nombreux dans le monde ces dernières années.
Près de 3 mètres d’eau sur l’autovia à l’ouest de Valence (Espagne) le mardi 29 octobre 2024 – réseaux sociaux